Témoignages de survivants et de survivantes

Dans le cadre de ce projet, le CCRVC a rejoint un certain nombre de Canadiens et de Canadiennes qui ont vécu et survécu à de violents actes de terrorisme à différents endroits sur la planète pour leur demander de témoigner de leur expérience respective. Nous tenons à remercier les membres de l’Air India Victims Families Association. Nous sommes également en communication avec des survivants et des survivantes d’autres pays qui ont aussi été touchés par des actes terroristes et désirons plus particulièrement remercier les regroupements suivants : Against Violent Extremism Networkla Fédération Internationale des Associations des Victimes du Terrorisme – FIAVT ainsi que l’Association française des Victimes du Terrorisme – AFVT. Les commentaires suivants nous ont été transmis par les répondants et les répondantes alors que nous leur avons demandé de nous expliquer qu’elle avait été la plus importante source de réconfort dans l’immédiat après l’événement de victimisation, à moyen et à long termes et quels services d’aide et de soutien ils jugeaient indispensables et de première nécessité.

Merci de noter que tous les témoignages ont été traduits de l’anglais.

Un soutien émotionnel/médical devrait être proposé et offert immédiatement après les événements. Il serait également important d’avoir un représentant ou une représentante du gouvernement, responsable d’aider les victimes à naviguer à travers tous les différents intervenants gouvernementaux et la bureaucratie rattachée – il pourrait s’agir d’une personne qui travaille au sein d’un des organismes non gouvernementaux.

Je ne me souviens pas d’aucune personne représentant le gouvernement qui nous ait offert quelconque forme d’aide ou de soutien que ce soit.

Les gens sont hésitants et réticents à chercher de l’aide vu l’idée préconçue reliée aux services d’aide ou d’intervention psychiatrique.

Le coup de main le plus bénéfique que j’ai reçu pour m’aider à continuer et aller de l’avant est venu du soutien de ma famille, de quelques amis(es), et de mes propres efforts à tenter de comprendre le traumatisme et trouver des moyens pour vivre avec.

L’empathie, comprendre que ma souffrance est différente que la souffrance « normale » (quel qu’il en soit la définition) associée à un accident ou un incident, et prendre en considération que le SPT (stress post-traumatique) était un élément important pour moi ainsi que pour des milliers d’autres personnes qui vivaient la même situation; tout ceci était absent des actions et interventions générales apportées.

Si je devais choisir qu’une seule ressource/forme d’aide que les victimes/les personnes blessées/les premiers répondants et les premières répondantes pourraient recevoir à la suite d’une attaque terroriste, ce serait une formation pour permettre de : a. Reconnaître la différence entre l’endroit où l’attaque terroriste a eu lieu et les personnes affectées, comparativement à des lieux « réguliers » où surviennent d’autres accidents ou incidents, et conséquemment, que la situation doit être gérée différemment; b. L’apparition rapide de symptômes de SPT et le traitement des blessés(es) et des personnes à proximité; c. Une formation en identité judiciaire offerte aux premiers répondants et aux premières répondantes, au public ainsi qu’une campagne d’information diffusée à travers le réseau médiatique pour grand public dans le but d’informer/d’éduquer/d’inculquer à la population générale la nécessité de comprendre l’enjeu principal de survivre à un acte de terrorisme ainsi que les répercussions rattachées.

Il serait utile de pouvoir contacter un regroupement de personnes ayant vécu le même genre d’événement (des concitoyens et des concitoyennes victimes d’extrémisme violent); de fait, il s’agit de quelque chose que j’aurais apprécié, mais je n’étais pas dédié à chercher ce service dans les premiers temps de mon rétablissement. Plus spécifiquement, des personnes ayant subi les mêmes blessures, les mêmes incapacités, ceci aurait grandement apprécié.

Prodiguer des services de soins médicaux adaptés (nécessaires) le plus tôt possible.

Je n’ai reçu aucun soutien.

Le docteur de famille (a été serviable) pour certains d’entre nous. Rien d’autre.

Ma famille et moi recevions les nouvelles par le biais de la télévision et étions soumis à regarder d’horribles images. Il n’y a eu aucun soutien de la part du gouvernement et les médias nous rendaient fous, tous ces gens nous braquaient leurs caméras et microphones en nous demandant comment on allait.

Un contact direct avec un organisme influant et bien structuré semble être le soutien immédiat nécessaire à la suite d’une attaque terroriste. Cet organisme devrait être compétent pour fournir des conseils et des services d’aide aux victimes corrélativement à toutes les difficultés avec lesquelles elles sont aux prises. Le premier contact devrait être établi quelques jours suivant la tragédie.

Lorsque l’attaque terroriste a été perpétrée, aucun soutien ni service d’aide n’a été offert aux victimes. Conséquemment, tout manquait.

(À long terme) la ressource la plus positive pour aider les victimes à continuer et à aller de l’avant est le soutien mutuel entre les victimes du même crime et leurs familles. De plus, l’aide de l’ONG (organisation non gouvernementale) en matière de rétablissement psychologique; car cela est très important pour les victimes.

L’organisme ayant prouvé le plus utile pour moi a été … le centre national d’experts en matière de violence et de stress traumatique. J’ai reçu leur aide, toutefois j’ai dû aller la chercher par moi-même, ce qui ne devrait pas être le cas.

Toute mesure fonctionnelle de soutien de la part du système national norvégien était manquante. Il existe également un manque au niveau de la reconnaissance (de la prise de conscience) que tout a mal été durant les attaques, ce qui est très troublant et difficile à comprendre pour les survivants et les survivantes.

Une association pour les victimes devrait être appelée à intervenir, dans la mesure du possible, sur le site même où l’attentat est survenu, immédiatement après l’intervention des équipes médicales de soins d’urgence.

(Déficient dès même la première intervention) L’absence de réponses et de compréhension de la part des représentants et des représentantes politiques dépêchés sur les lieux, mise en valeur par leur indifférence, le manque d’écoute active, le manque d’intervention au niveau des services publics, l’absence d’aide financière des associations de victimes, le peu de décisions et la lenteur du processus décisionnel pour encourager les victimes …

La seule et vraie réponse qu’une victime devrait recevoir ? Une association pour les victimes dûment opérationnelle, dont le statut est reconnu par l’état.